L’anesthésie locorégionale périphérique

Est une technique qui consiste à isoler une partie du corps en interrompant de manière transitoire la transmission nerveuse de la douleur.

Cela permet de pratiquer certaines interventions chirurgicales sans douleur, sans être endormi totalement (anesthésie générale).

Cette technique est donc particulièrement adaptée aux chirurgies orthopédiques des membres.

Réalisation d’un bloc saphène sous guidage échographique

Dans certains cas votre anesthésiste peut vous proposer de réaliser une anesthésie locorégionale en complément d’une anesthésie générale. La finalité étant alors de limiter la douleur postopératoire de chirurgies réputées douloureuses (p.e chirurgie de l’épaule, pose de prothèse d’articulation).

Le principe est d’injecter des anesthésiques locaux au voisinage d’un nerf périphérique pour insensibiliser une région du corps donnée.

Avantages de l’anesthésie locorégionale

  • Réduction des conséquences per-opératoires liées aux produits d’anesthésie générale (hypotension, allergie etc)…
  • Évite les risques liés aux anesthésies locorégionales centrales (rachianesthésie, péridurale): hypotension, céphalées, mal de dos
  • Absence de problème lié à l’intubation trachéale : maux de gorge, bris dentaires et élimination du risque d’intubation (difficile chez certaines personnes)
  • Réduction des conséquences post-opératoires induites par l’anesthésie générale : nausées/vomissements, somnolence, difficultés de réveil, confusion/désorientation/troubles mnésiques postopératoires (au delà de 70ans)…
  • Meilleur contrôle de la douleur postopératoire: par anticipation du relais d’antalgiques per os ou intraveineux ou autre
  • Possibilité d’être conscient pendant l’intervention
  • Permet de s’alimenter et de boire immédiatement après le retour en chambre

Risques et inconvénients de l’anesthésie locorégionale

  • l’échec avec anesthésie imparfaite de la zone ciblée
  • séquelles neurologiques (motrices et/ou sensitives) plus ou moins importantes en cas de lésion du nerf lors de la ponction
  • Ces complications sont heureusement devenues exceptionnelles depuis l’avènement de l’écho-guidage, qui permet de visualiser parfaitement les nerfs et l’aiguille.
Appareil d’échographie servant à la réalisation des anesthésies loco-régionales

Réalisation de l’anesthésie locorégionale

Après la mise en place d’une voie veineuse de sécurité et l’installation d’un saturomètre de pouls, votre anesthésiste vous demandera d’adopter une certaine position afin de faciliter l’accès aux nerfs visées (bras écartés, à plat ventre etc).

Un médicament tranquillisant (sédation) peut éventuellement vous être administré selon votre souhait et votre ressenti.

Après désinfection soignée de la zone, une ponction est réalisée à l’aide d’une aiguille, sous contrôle échographique de telle manière à bien visualiser les zones cibles (nerfs) et les zones à éviter (vaisseaux).

Une fois l’injection réalisée, un temps d’attente minimal de 20-30 minutes est indispensable, pour obtenir l’effet maximal du médicament anesthésique infiltré.

La perte de sensibilité au froid est recherché pour confirmer l’efficacité de l’anesthésie avant de vous confiez à votre chirurgien.

En effet, la sensibilité douloureuse est véhiculé par les fibres nerveuses qui véhicule la sensibilité au chaud et au froid.

Le fait de pouvoir encore bouger le membre n’est pas en soit un signe d’échec du bloc nerveux.

Au cours de l’intervention chirurgicale, un médicament tranquillisant (sédation) peut vous être administré selon votre souhait et votre ressenti.

Après l’intervention chirurgicale

Après l’opération il est possible de remonter directement en chambre sans passer par la salle de réveil (SSPI), s’il n’y a pas eu de médicament sédatif administré.

  • Lorsque l’effet de l’anesthésiant s’estompe, il est le plus souvent perçu une sensation de fourmillement au niveau du membre anesthésié.
  • Il est important d’anticiper l’apparition de la douleur et d’éviter qu’elle ne s’installe. En effet, une douleur bien installée est quasiment impossible à soulager.
  • C’est pour cela qu’il vous est conseillé de prendre les antalgiques prescrits, dès que vous percevrez cette sensation de fourmillement.